Vallée du Dadès

Dans cette région frontière où les montagnes du Haut Atlas bornent le désert, la vallée du Dadès est un sillon fertile niché au cœur d’un aride plateau d’altitude (1 000 à 1 500 m). Le djebel Sarhro marque sa limite au sud. Les oueds façonnent le paysage, taillant gorges et vallées (Dadès et Todra) cernées de falaises et d’escarpements, territoire des aigles royaux et des gypaètes barbus. Les rivières ne sont pas les seuls architectes de ces espaces magiques : l’homme depuis le XII^e siècle. apprivoise leur sauvagerie.

Terre natale des Saadiens, la vallée du Dadès s’est humanisée grâce à l’art singulier qu’eurent ses habitants de la cultiver et de l’embellir. La première tâche fut de sauvegarder les eaux venues des montagnes. Un système complexe d’irrigation (puits, canalisations souterraines et rigoles, répartition de la ressource) a donné naissance aux oasis et à leurs immenses palmeraies, royaumes du palmier dattier. Sous sa canopée, le damier de cultures vivrières perdure.

La palmeraie de Skoura fondée par Yacoub el-Mansour au XII^e siècle témoigne, tout comme les cultures de roses de Keelat-M’Gouna, de l’excellence des savoir-faire agricoles de la région.

Là où l’eau est domestiquée, les hommes vivent. La vallée du Dadès est ainsi appelée vallée des 1 000 kasbahs en raison de la multitude de villages perdus dans les oasis ou fixés aux flancs des montagnes. Les kasbahs, demeures des seigneurs ou les ksour, bourgs fortifiés, tous édifiés en pisé, présentent des façades ouvragées portant fenêtres à moucharabiehs et tourelles, remparts à merlons dentelés.

Ils dévoilent une architecture raffinée et ingénieuse en accord parfait avec la nature (à Skoura, Toundout, Tizzarouine, Tinerhir, musée des oasis de Tinejdad, etc.).