À bouquiner, à regarder en Éthiopie

Auteurs éthiopiens

Le meilleur de la culture se puise encore dans la tradition orale, les chants et les danses comme l’eskesta ou l’azmari. La pratique de la littérature profane est assez récente mais n’en demeure pas moins qualitative.

Sous le regard du lion de Maaza Mengiste nous plonge dans les années 70, lors de la brutale révolution éthiopienne, en suivant plusieurs personnages dont le quotidien va être complètement chamboulé. 

Les Nuits d’Addis-Abeba de Sebhat Gebre Egziabhér est un roman nocturne qui erre à travers les bas-quartiers de la capitale et dont l’auteur arrive à extraire tendresse et espoir. 

Les belles choses que portent le ciel de Dinaw Mengestu est un roman nostalgique d’un éthiopien en exil.

Asteraï d’Omri Teg’Amlak Avera nous fait suivre le parcours très initiatique d’un enfant berger de la tribu juive d’Éthiopie.

Auteurs étrangers

Carnets d’Abyssinie de Wilfried Thesiger, le grand aventurier anglais, né à Addis Abeda. On le suit comme invité au couronnement de Hailé Sélassié et on découvre surtout en sa compagnie, et pour la première fois, les Danakil.

Retour en Éthiopie de Marc de Gouvernain est le journal de bord de l’auteur parti enseigner deux ans dans ce pays dont les peuples, les paysages et la nature le fascinent. 

L’Abyssin de Jean-Christope Rufin nous plonge à l’époque de Louis xıv et du Roi Négus qui, sans jamais s’être rencontrés, ont entretenu des échanges diplomatiques cordiaux mais teintés de convoitises impérialistes.

L’Éthiopie a beaucoup inspiré l’auteur de BD Hugo Pratt. On peut y retrouver son héros Corto Maltese dans Les Éthiopiques ou découvrir une autre œuvre indépendante consacrée au pays : Éthiopie : la trace du Scorpion.

Cinéma

Le cinéma éthiopien est prolifique mais ses petits moyens l’enferment dans une diffusion nationale limitée. Ses codes sont aussi bien particuliers, certains films n’ont même pas de titres ! 

Pour autant, ponctuellement, une pépite cinématographique nous parvient comme dernièrement la révélation du festival de Cannes 2015, Lamb de Yared Zeleke. On y suit les tribulations d’un jeune berger traditionnel face à l’évolution moderne de son pays.

Des films de Hailé Gerima, le plus connu des cinéastes éthiopiens, on peut voir Teza (Prix spécial du jury et meilleur scénario à la Mostra de Venise) qui nous raconte le retour au pays d’un exilé de 20 ans qui redécouvre son pays après les révolutions et la guerre civile. On peut également regarder Difret de Zeresenay Mehari qui traite notamment de la condition de la femme en Éthiopie face aux traditions.