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10 idées reçues sur le Maroc
23 janv. 2024
Lorsque l'on évoque le Maroc, certains concepts reviennent en boucle : chaleur, pauvreté, insécurité... Sans compter les innombrables chameaux qu'abriterait le désert, ou encore les couscous royaux que l'on y dégusterait. Il suffit pourtant d'un voyage au Maroc pour se rendre compte que ceux-ci sont des clichés, bien souvent dénués de tout fondement. Tour d’horizon.
1
Le Maroc est un pays arabe
Contrairement aux idées reçues, le Maroc était à l'origine uniquement peuplé d'Amazighs (ou Berbères). Un peuple millénaire aux origines inconnues, dont les traces d’occupation remonteraient à la préhistoire. Après plusieurs siècles d'invasions en tous genres (Phéniciens, Carthaginois, Vandales…), les premiers colons débarquent par vagues successives entre le VIIe et le XVe siècle. Ils ne sont ni Français, ni Espagnols (ces colons-là n'arriveront qu'au début du XXe siècle), mais bien Arabes.
Depuis, Berbères et Arabes cohabitent aux côtés des minorités juives, déjà présentes sur le sol marocain à l’Antiquité, mais aussi harratines (descendants d’esclaves originaires d’Afrique) et sahraouis. Vous l’aurez compris, le Maroc est ce qu’on appelle un joli melting pot d’ethnies, de cultures et de langues.
« Arabes du coin », vraiment ? Il convient de préciser que les épiciers de quartier, qui font partie intégrante du paysage culturel français, ne sont pas d’origine arabe, mais bien amazigh. Ils sont pour la plupart originaires du Souss marocain, du Mzab algérien et de Djerba en Tunisie (quand ils ne viennent pas de Chine, d’Inde et du Pakistan). La réplique culte d’Omar Sharif, extraite de l’excellent roman Monsieur Ibrahim et les fleurs du Coran d'Éric-Emmanuel Schmitt, ajoute : « Pour tout le monde, je suis l’Arabe du coin. Arabe, ça veut dire ouvert la nuit et le dimanche, dans l’épicerie. » |
2
Le Maroc est un pays chaud
Au Maroc, le terme « terre de contrastes » vaut aussi pour le climat. Lové entre mer Méditerranée, océan Atlantique, désert et sommets de l’Atlas, le pays peut être traversé par les quatre saisons en une seule et même journée. L’hiver, il est ainsi courant de travailler recouvert d’un épais manteau (en dépit du chauffage), avant de parfaire son bronzage lors d’un déjeuner en terrasse.
Sur les massifs de l’Atlas et du Rif, le thermomètre flirte régulièrement avec -10 °C. Pendant ce temps, les habitants de Marrakech flânent en T-Shirt dans la palmeraie sur fond de montagnes enneigées. La célèbre phrase du maréchal Lyautey - « Un pays froid où le soleil est chaud » - prend alors tout son sens.
3
Au Maroc, il y a plein de chameaux
Tapez « chameau » et « Maroc » dans votre moteur de recherche, et vous découvrirez une myriade de propositions de méharées. Les idées reçues ont décidément la vie dure, car il n’existe pas la moindre trace de chameau au Maroc. Celui-ci est en fait originaire d’Asie centrale. Quant aux camélidés qui arpentent les régions du Grand Sud marocain, ce sont des dromadaires, reconnaissables à leur seule et unique bosse.
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Le Maroc est un pays pauvre
Il suffit de se promener dans les quartiers d’Anfa à Casablanca ou des Ambassadors à Rabat pour comprendre que le Maroc n’est pas un pays pauvre. Ici, les villas n’ont rien à envier aux appartements cossus du XVIe arrondissement de Paris. Parcours de golf, boîtes de nuits branchées, cliniques de chirurgie esthétique et Porsche Cayenne s'affichent sans complexes aux abords des décharges à ciel ouvert qui ceinturent les agglomérations. Toutefois, il convient de rappeler que ces contrastes valent dans de nombreux pays à travers le globe.
5
Le Maroc, ça craint en ce moment…
Crainte des attentats, préjugés religieux... L'actualité récente a poussé certains touristes à bouder les pays musulmans. Certes, en voyage, le risque zéro n’existe pas et la vigilance reste de mise. Mais que l'on se balade à Casablanca, Marrakech, Paris ou Londres, c'est le même combat ! Car le monde est bien plus riche et ouvert que ce qu’on veut bien nous laisser croire. Un seul moyen pour tordre le cou aux idées reçues : aller à la rencontre de l'autre, au Maroc ou ailleurs.
6
Au Maroc, il n'y a que les villes impériales, la mer et le désert
Ne vous fiez pas aux idées reçues : le Maroc repose sur une terre toute en courbes accidentées. Ses montagnes, étalées sur quatre chaînes de montagnes parallèles (Haut-Atlas, Moyen-Atlas, Anti-Atlas et Rif), occupent près des deux tiers du territoire. Si le jbel Toubkal (4167 mètres), le jbel M’Goun (4071 mètres) et le jbel Saghro (2712 mètres) comptent parmi les montagnes stars, d’innombrables chemins parallèles multiplient les possibilités de treks sur le toit du Maroc.
7
Le couscous aux merguez… mmmh c’est royal !
N’en déplaise aux gourmands, le couscous royal aux merguez n’existe pas au Maroc. Il est en effet une pure invention des restaurateurs marocains, algériens et tunisiens dans les rues de Paris. La version marocaine du couscous comprend essentiellement des légumes et un peu de viande (bœuf, poulet, voire mouton). Et inutile de chercher la sauce harissa ! Vous aurez plus de chance de déguster votre couscous avec une sauce Tfaya à base de raisins secs et d’oignons caramélisés.
8
Casablanca, ce n’est pas le Maroc
Avec son Twin Center, ses malls derniers cri, ses start-ups et ses grands boulevards, Casablanca vous catapulte dans un Maroc aux airs de métropole occidentale. Loin de l’abondance des palais et de l’ambiance pittoresque des médinas, « Casa » est une cité grouillante où se côtoient sans complexes costumes 3 pièces, djellabas, 4x4 rutilants, charrettes, restaurants branchés et food trucks pittoresques. Si ce n’est pas le Royaume authentique, c’est un certain Maroc qui révèle, lui aussi, sa part de fascination.
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Les Marocains harcèlent uniquement les touristes
Faux guides, marchands ambulants, rabatteurs, gardiens de voiture, portiers, tatoueuses de henné… Les sollicitations sont nombreuses au Maroc ! Mais n’oublions pas que beaucoup d'habitants vivent en dessous du seuil de pauvreté, et que les touristes ne sont pas les seuls à être apostrophés de la sorte. C’est ce qui explique d’ailleurs que beaucoup de Marocains sont passés maîtres dans l’art de la négociation… avec l'option « humour », s’il vous plaît !
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Les dentistes marocains sont des arracheurs de dents
Leurs étals de prothèses de la place Jema el Fna ne vous auront sans doute pas échappé. Les arracheurs de dents sont légion au Maroc. Une profession héritée du colonialisme : durant le protectorat, la médecine marocaine fonctionnait à deux vitesses. Les spécialistes étaient réservés aux plus fortunés, quand les autres devaient se contenter de pseudo-dentistes.
Si ces mécaniciens des dents exercent aujourd’hui en toute illégalité, cela n’empêche pas le Royaume de disposer de vrais médecins. Des titulaires de diplômes européens (ou équivalents), dont le niveau de technologie des cabinets dépasse parfois celui de leurs homologues européens. Le tout à des tarifs bien plus avantageux.