La Oliva (Fuerteventura)

Élue cité du gouverneur militaire de Fuerteventura entre le XVIII^e  et le XIX^e siècle, La Oliva a l’aspect d’un bourg de campagne qui serait devenu sous-préfecture de province ! Quelques bâtiments pourtant valent que l’on s’y arrête : la maison des Colonels (Casa de los Coroneles) ou l’église Notre-Dame des Candélabres (XVIII^e siècle) dont le plafond mudéjar est l’œuvre de l’artiste baroque espagnol Juan Carreño de Miranda (1614-1685).

La Oliva a d’abord tiré profit de sa position au cœur de l’île pour devenir le grenier de Fuerteventura, ses terres agricoles furent irriguées dès le XVI^e siècle. L’élevage de chèvre mit fin à cette vocation, l’avènement du tourisme entraînant le déclin d’un système pastoral (pour connaître la vie quotidienne des paysans, on peut se rendre à l’écomusée La Alcogida à Tefia). Seule la plaine n’a pas changée, rythmée par le surgissement des cônes volcaniques, montagnes autrefois considérées comme magiques et vénérées par les Guanches telle que Tindaya.

On quitte les terres pour rejoindre sur la pointe nord de l’île, le parc naturel des Dunes de Corralejo-Grandes Playas. Une lisière de dunes mouvantes borde un littoral que chacun, îliens compris, s’attache à célébrer. L’alternance des longues plages et des criques plus discrètes sur 9 km permet d’éviter la promiscuité… Les amoureux de la vague se retrouvent à Flag Beach et dans le village d’El Cotillo. De là, on peut rejoindre l’île de Lobos.

Vieille d’à peine 7 000 ans, elle doit son nom aux phoques moines (lobos marinos) dont elle était le refuge au XV^e siècle. Les mammifères sont un lointain souvenir, décimés évidemment au fil des siècles, mais les oiseaux bénéficient depuis 1982 du statut de réserve naturelle de l’île. Étang, caldera de l’ancien volcan, malpaís à la végétation d’euphorbes balsamifères, les espaces se différencient assez nettement en dépit de la petitesse de l’île. Cette richesse doit être préservée en ne s’écartant pas des sentiers, et en respectant la faune et la flore.