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Le Maroc, pays des chats ?
23 janv. 2024
Lors d'un voyage au Maroc, on ne peut passer à côté des chats. Devant les portes des maisons, dans les jardins publics, sur le capot des voitures... Les félins sont partout. Ils possèdent même une place sacrée dans le cœur des Marocains, qui ne manquent pas de les nourrir et de les abreuver... à défaut de les accueillir chez eux. Explications.
Au Maroc, les chats sont partout
Si les animaleries ne courent pas les rues du Maroc, on ne peut pas en dire autant des chats. Infiltrés dans les monuments historiques ou dans les arrière-cours des immeubles, ils ont fait des villes impériales leur territoire. Certains se dorent même le poil au soleil, sur le capot des voitures ou dans les jardins publics... Une vie de pacha à faire pâlir de jalousie leurs cousins européens !
On les retrouve aussi aux abords des souks alimentaires, des terrasses, des laiteries et des gargotes populaires où ils guettent, l’œil vif et acéré, le moindre geste de compassion des habitants. Au risque parfois de jouer au chat et à la souris avec les restaurateurs de Fès ou de Marrakech.
| Des chats partout… même sur mon balcon ! S’ils font intrinsèquement partie du paysage marocain, les chats arrivent toujours à nous surprendre. Un dimanche matin, j’ouvrais le rideau de la chambre pour découvrir trois petits chatons couvés par leur maman. La petite famille se lovait dans un panier en osier égaré sur le balcon. Un instant de grâce. |
Souvent assistés, les chats marocains n’en demeurent pas moins de redoutables prédateurs qui mènent la vie dure aux rongeurs. Seuls ou en meute, ils mènent leur vie paisiblement... ou pas, en témoignent les cris, crachats, coups de griffes et courses-poursuites dont les rues marocaines sont le théâtre.
Chats sacrés et sacrés chats
À défaut d'être maltraités, les chats marocains sont très rarement logés ou blanchis. Un bol de lait les attend bien souvent quelque part, un foyer probablement moins. Car la domestication des chats ou des chiens n’est pas dans les mœurs au Maroc. Pourtant, cette prolifération de félins cache probablement des raisons religieuses.
Si l'on en croit la légende, le prophète Mahomet éprouvait une affection particulière pour sa chatte Muezza, qui l’aurait sauvé de la morsure d’un serpent. Un jour, alors que celle-ci dormait paisiblement sur un pan de sa djellaba, il aurait préféré couper un bout de sa tunique plutôt que de déranger la chatte dans son sommeil. La protégée de Mahomet avait même, dit-on, l’exclusivité d’aller prier à La Mecque avec le Prophète.
Chats libres et chats errants
Cela expliquerait pourquoi les chats sont considérés comme des animaux purs, sacrés et porteurs de baraka (bénédiction). Ils sont ainsi libres d’entrer et de sortir à leur guise dans les mosquées. Et s’il est tentant de cajoler les matous, n’oubliez pas que la grande majorité d'entre eux ne sont pas vaccinés ou médicalisés.
Quid des chats errants, que l'on reconnaît à leur maigreur patente, leur poil amoché et leurs yeux maladifs ? Traînant aux abords des poubelles et luttant pour leur survie, ils nous rappellent que tous les chats ne sont pas nés sous la même étoile.
